Cette communication propose de mettre en discussion ce que l'utilisation de l'outil photographique sur le terrain de recherche peut révéler sur les questions de genre. Qu'est ce qui se donne à voir aux chercheur-es selon leurs genres ? Et qu'est-ce que cela révèle sur l'objet de recherche ?
Historiquement, les pionniers de l'utilisation de la photographie en sciences sociales ont d'abord mis en avant la fonction de « laisser passer » de l'appareil photographique, l'appareil nous donnant rapidement une fonction dans le groupe et une place en tant qu'observateur/trice participant-e. Les débats suivants ont questionné l'effet profilmique et l'importance de faire une analyse réflexive de son usage.
En prenant pour exemple une recherche en cours sur les mouvements collectifs masculins, je propose de discuter de ce qu'il est donné à voir ou non à l'observateur/trice selon son genre :
- Quelles informations apporte la possibilité ou non de photographier son objet de recherche ?
- Qu'est-ce que cela révèle sur notre objet de recherche en termes de rapports sociaux de sexe et de genre ?
- Comment peut-on lire les mises en scènes de ces collectifs par le prisme des masculinités ?
Cet échange s'appuiera sur des images produites lors d'observations menées entre 2014 et 2019 en France et au Québec, auprès de mouvements collectifs masculins issus d'univers différents (professionnels, artistiques et militants)
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