Les dessous photographiques : entre esthétisme et sociologie pragmatique
Tiphaine Zetlaoui  1, *@  , Yannick Lebtahi  2, *@  
1 : Université Catholique de Lille
Université Catholique de Lille
2 : Université de Lille 3
Université de Lille3
* : Auteur correspondant

Dans le cadre d'une mission de recherche interdisciplinaire, nous avons eu l'occasion de piloter l'axe sociologie filmique. Dans la poursuite de ce programme transfrontalier INTERREG IV 2007-2013 sur le thème de la valorisation et de la préservation des sites et des collections d'objets de la Première Guerre mondiale (financé par le Fonds européen de développement Régional, le Département du Nord, celui du Pas-de-Calais et la Province Belge de Flandre-Occidentale), nous avons produit et publié un ouvrage à mi-chemin entre la vulgarisation et la démarche scientifique : « 14-18 Collectionner la Grande Guerre – Du témoignage à la mémoire filmée ». Cet ouvrage à destination d'un large public (communauté scientifique, institutions muséales, les collectionneurs et leurs familles, les visiteurs des sites...) est fondé sur l'image photographique. Pensé en amont de ce projet, notre parti pris méthodologique avait une double vocation :

  • celle de construire la reconnaissance et la valorisation des acteurs du terrain,
  • celle de contribuer à l'élaboration de représentations sociales d'un groupe d'acteurs : les collectionneurs et ainsi structurer le récit.

Concrètement, nous avons établi trois catégories (les sites, les acteurs et les objets) avec comme fil conducteur pour chacune d'entre elles, la prise en compte de l'esthétique photographique. Nous cherchions ainsi à mettre en valeur et à « embellir » les différents éléments structurants de notre terrain. L'objectif étant pour nous d'arriver à mettre en abyme les regards (les nôtres, ceux des acteurs du terrain et ceux des lecteurs).

Nous souhaitons dans le cadre de notre communication intervenir sur des questions qui s'inscrivent dans le deuxième et le quatrième axe. Nous présenterons trois points :

  • Représentations et enjeux sociologiques (la réalisation du portrait de l'acteur, photographier l'objet, reconfigurer l'espace et le contexte).
  • Fragmenter tout en préservant l'unité afin de reproduire une singularité (des acteurs, des objets et des espaces) sans trahir les identités collectives.
  • L'image et ses modalités d'organisation dans l'espace éditorial : la répartition et la normalisation égalitaire entre les différents groupes d'acteurs à l'origine de déplacements et d'une reconfiguration des statuts (chercher à ce que l'ensemble des musées suscitent le même degré d'émotion, d'admiration, quelques soient leurs trajectoires, leur notoriété et leur inscription dans le territoire).

Chaque point sera accompagné de supports photographiques figurants ou non dans le livre.


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