A l'occasion d'une recherche sur l'expérience étudiante dans différentes écoles supérieures d'art (architecture ; arts plastiques ; design ; théâtre) de Lyon et Saint-Etienne, nous avons mis en place une enquête photographique dans les lieux privés d'étudiants (volontaires) afin de rendre compte / représenter la confusion des espaces-temps de travail et de non travail. Nous nous proposons de décrire cette expérience ainsi que les remarques (critiques) d'étudiants de filières générales non intégrés dans cette recherche.
Dans le cadre d'une recherche consacrée aux étudiant.es de différentes écoles supérieures d'art (architecture, art et design, théâtre) de Lyon et Saint-Etienne, nous avons mis en place un dispositif photographique. Il s'agissait de rendre compte d'une des dimensions centrales du travail dans de nombreux champs sociaux : la dilution des frontières entre les espaces–temps de travail et ceux de non travail mise en évidence dans les entretiens, observations, questionnaire organisés à l'occasion de cette recherche.
L'étude photographique de Sandrine Binoux rend compte de cette dilution des frontières. Invitée à leur domicile, elle a cherché à faire une lecture de leur espace de travail. Elle y a trouvé une sorte d'arrangement inconscient, comme une image déjà faite, riche en informations sur l'univers que constitue leur quotidien d'artiste en devenir.
Elle a regardé leur intérieur comme des compositions et les a conviés à une « auto mise en scène ». Un travail de portrait où le modèle joue un rôle actif car c'est lui qui concrètement et consciemment fait image. Certes la photographe a gardé une marge de manœuvre, elle a choisi le décor, le cadrage mais elle a laissé le soin aux portraiturés de s'y inscrire, de peaufiner leur pose, de composer comme ils l'entendaient leur propre image pendant cette fraction de seconde d'immobilité imposée.
Ce travail photographique a été exposé (« Espace privé / Espace de création »), dans le cadre de la Biennale de design 2017 à Saint-Etienne, au sein de l'école d'architecture et, pendant un mois, dans le site central de l'Université Jean Monnet rassemblant plusieurs départements (SHS, droit, économie, lettres et langues). À cette occasion, certains étudiants ont réagi en rédigeant un texte exprimant une analyse critique de ces représentations et qui a recueilli l'approbation d'autres étudiants. Ce texte a été soigneusement collé au coin d'une photo et on peut le considérer, de différents points de vue, comme une critique de classe.
Nous souhaiterions donc, à l'occasion de cette communication, revenir sur l'ensemble des conditions des prises de vues (volontariat, mise en scène de soi, choix artistiques de la photographe) qui conduisent à des représentations sociales différenciées et aborder également la question de la réception des images par les publics
Dans le cadre d'une recherche consacrée aux étudiant.es de différentes écoles supérieures d'art (architecture, art et design, théâtre) de Lyon et Saint-Etienne, nous avons mis en place un dispositif photographique. Il s'agissait de rendre compte d'une des dimensions centrales du travail dans de nombreux champs sociaux : la dilution des frontières entre les espaces–temps de travail et ceux de non travail mise en évidence dans les entretiens, observations, questionnaire organisés à l'occasion de cette recherche.
L'étude photographique de Sandrine Binoux rend compte de cette dilution des frontières. Invitée à leur domicile, elle a cherché à faire une lecture de leur espace de travail. Elle y a trouvé une sorte d'arrangement inconscient, comme une image déjà faite, riche en informations sur l'univers que constitue leur quotidien d'artiste en devenir.
Elle a regardé leur intérieur comme des compositions et les a conviés à une « auto mise en scène ». Un travail de portrait où le modèle joue un rôle actif car c'est lui qui concrètement et consciemment fait image. Certes la photographe a gardé une marge de manœuvre, elle a choisi le décor, le cadrage mais elle a laissé le soin aux portraiturés de s'y inscrire, de peaufiner leur pose, de composer comme ils l'entendaient leur propre image pendant cette fraction de seconde d'immobilité imposée.
Ce travail photographique a été exposé (« Espace privé / Espace de création »), dans le cadre de la Biennale de design 2017 à Saint-Etienne, au sein de l'école d'architecture et, pendant un mois, dans le site central de l'Université Jean Monnet rassemblant plusieurs départements (SHS, droit, économie, lettres et langues). À cette occasion, certains étudiants ont réagi en rédigeant un texte exprimant une analyse critique de ces représentations et qui a recueilli l'approbation d'autres étudiants. Ce texte a été soigneusement collé au coin d'une photo et on peut le considérer, de différents points de vue, comme une critique de classe.
Nous souhaiterions donc, à l'occasion de cette communication, revenir sur l'ensemble des conditions des prises de vues (volontariat, mise en scène de soi, choix artistiques de la photographe) qui conduisent à des représentations sociales différenciées et aborder également la question de la réception des images par les publics