Espace pluriel en crèche versus pluralité d'espaces à l'école maternelle
Monika Wator  1, *@  
1 : Université Clermont Auvergne  (UCA)  -  Site web
Ecole Supérieure du Professorat et de l'Education de Bourgogne (ESPE)
49, bd François-Mitterrand / CS 60032 / 63001 Clermont-Ferrand Cedex 1 -  France
* : Auteur correspondant

La communication que je soumets s'inscrit dans une recherche qui s'intéresse aux ruptures et aux continuités lors du passage de la crèche à l'école maternelle. Dans le cadre de ce travail, la phase d'observation, d'une durée de cinq mois dans une crèche et de six mois dans une école maternelle, a été accompagnée par la prise d'images sur deux jours en crèche et deux jours en école maternelle par un photographe sollicité pour effectuer ce travail[1]. À l'origine, le recours au matériau photographique avait pour objectif de déclencher une réflexion collective autour des représentations, des pratiques et des logiques qui les sous-tendent dans le cadre d'une séance de travail avec les professionnelles qui était censée clore la recherche, suivant le principe de la photo-elicitation. Même si cette dernière phase n'a pas pu être menée, le matériau photographique s'est avéré fort utile dans la compréhension des différentes règles qui régissent ces deux types de structure, notamment quant à l'usage des espaces mais aussi aux postures du corps des enfants comme des adultes, y compris celui de la chercheuse. Ce travail s'inscrit dans l'usage de photographies dans le cadre d'une sociologie avec les images (Maresca, Meyer, 2013), la publication de ces images où apparaissent des acteurs, en particulier les enfants, n'ayant pas pu être négociée au préalable.

Le retour entre l'observation et l'analyse des images met en évidence la conception d'usages différents des espaces entre ces deux types de structure. Alors que les salles de la crèche remplissent rarement des fonctions spécifiques et se transforment selon les moments de la journée, les espaces dans une école maternelle sont destinés à des activités bien déterminées. De plus, en crèche, l'espace inoccupé, disponible, permet à l'enfant d'engager une activité physique, voire l'y invite. Quant à elle, la salle d'une classe de l'école maternelle apparaît plutôt saturée et introduit un confinement, voire une discipline des corps, notamment dans le coin de regroupement où le mouvement de l'élève, cerné par deux camarades, est contenu.

Lors de la présentation, nous aurons recours aussi bien aux images où les acteurs sont présents qu'à celles montrant les structures inoccupées.

Maresca, S. et Meyer M. 2013. Précis de photographie à l'usage des sociologues. Rennes : PUR.
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[1]Toutes les images ont été réalisées par Simon Kohn.


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